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15/09/2017

Oups !




"Oups" A.Donsimoni Acrylique/papier



Malédiction noctambule

Avancer sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger. Peur de faire du bruit, de se faire remarquer, de heurter un meuble, de faire tomber un verre, un vase, un quelque chose qui se brise et ruine vos efforts de passer inaperçu.
Surtout ne pas respirer trop fort, se faire tout petit, se fondre dans le paysage, furtif comme une brise, s’effacer, ne pas faire craquer le parquet, devenir plus invisible et plus léger que l’air. Ne pas douter surtout, ne pas douter… être un félin, voilà ! Une ombre parmi les ombres.
Et bien évidemment, à force de tant de précautions voici qu’arrive l’inévitable, la maladresse ultime qui ruine l’entreprise. Patatras ! C’est trop tard, le bruit résonne comme le glas.  Alors, quand la lumière s’allume et vous révèle, on adopte le sourire de l’imbécile en déconfiture, la posture cramoisie du pauv’gars pris en faute qui rêve de disparaître en terre.
Oups ! une belle entrée ratée.

              Adamante Donsimoni © (sacem)








16/06/2017

Le désir

 
Qui regarde qui ? Les enfants, en arrêt devant les figurines de la vitrine qui orneront peut-être une crèche ou un sapin pour magnifier la fête de Noël ; ou l’âme des figurines immobiles qui les interpelle sans mot ?
L’écoute de leur silence fait se pointer le doigt de la gourmandise. Pour eux, le temps s’est arrêté. La magie de l’instant éternel opère, le désir s’installe. L’empreinte de la friandise convoitée se fixe à tout jamais dans le cœur indestructible de l’enfance.
L’œuvre d’art ne participe pas du vouloir faire, mais du laisser être. Elle témoigne. Elle plonge l’observateur comblé dans la vibration d’un non agir créateur.
Je reçois donc je crée par la redécouverte de moi-même, par le retour à la source primordiale.
Ici, mon enfance, délicieusement parfumée de miel et d’épices, déploie ses ailes.


Adamante Donsimoni (sacem)
               sur une œuvre d’Alvaro de Taddeo « Vor der baeckerei » « Devant la boulangerie »












 
 

03/03/2017

Un rêve entre eau et ciel




Elle aurait pu rencontrer Folon, la Dame Lune noire, et s’envoler par-dessus les montagnes pour emporter nos songes un peu plus haut que d’habitude. Les rendre un peu plus libres, un peu plus détachés, comme ces ballons qui fusent vers le ciel sous le regard émerveillé des enfants qui leur confient leurs vœux. Mais la Dame n’est pas que Lune, elle est océan cravaté de trois points jaunes, personnage double, voguant entre Miro et Cocteau, entre « la Plus Belle* » et « la Bête ».
Et que lui murmure ce point, souligné d’une larme soutenue par trois poissons, qu’Elle-il porte sur l’épaule ? Un secret de marée, de soupe primordiale ? Un secret de vide tout rempli de possibles ? À moins que ce ne soit un secret d’infini que contemple son regard retiré.
Qu’est-ce donc que la vie ? Un murmure, à l’oreille des quêteurs peut-être, à peine un murmure.
Un rêve, entre l’eau et le ciel.

Adamante Donsimoni
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/

« La plus belle » sculpture de J. Miro que j’ai tant admirée au Grand Palais, il y a trop longtemps et que je n’ai pas retrouvée sur le web.







24/02/2017

Le petit cheval dort



Il dort et se confond à l’herbe, au soleil.
Il dort, il rêve.
Il dort.
La terre le berce
Désir de chevauchées débridées dans des paysages où la paix arc-en-ciel ensemence la vie en joie et en couleurs.

Il rêve.
Un autre, pour le réveiller ? lui murmure à l’oreille ses envies de galops dans des paysages sans frontière. Invitation à hennir jusqu’à l’infini de la lumière.
Deux crinières flottant jusqu’au bord du ciel, ivres de libertés.
Le rêve.

De l’autre côté de leur monde, un peintre les observe.
Il s’identifie à son œuvre.
Il se rêve cheval, assoupi dans une apothéose mystique de formes et de couleurs.

Rêveur rêvé engendré par le rêve.

Quelques lignes se déforment. Prémisses d’angles interrompant la courbe, évasion.
Il faut sortir du cadre !
    Il faut sortir du cadre !
        Il faut vivre la transcendance.

Les pigments explosent, irradient la feuille.
Les dimensions s’imbriquent.
S’évader !
Ne plus entendre ces grondements annonciateurs de ténèbres.
L’éclat, il faut l’éclat.
Mais bientôt, un autre éclat. La main vaincue déposera la brosse.
Ce sera le grand silence du sang versé.

Et là, sur le papier, couché, toujours rêvant, le petit cheval dort.
Je le regarde. Quelle lumière ! C’est doux comme un regard d’enfant émerveillé.
Mais, couché sur le flanc, son image m’évoque alors un tout autre sommeil.

Dehors le vent souffle sur ma nuit blanche sa vaine tentative de me masquer les grondements d’un monde au bord de la rupture.
Rejouerons-nous encore cette partition de cauchemar si souvent interprétée jusqu'à l’écœurement ?

Le petit cheval dort et se confond à l’herbe…
Mon cœur à la fois lourd et ouvert s’incline ; j’accueille.
Ma seule puissance est l’abandon, la vacuité de l’amour dans le non agir.

Le petit cheval dort.
Paix arc-en-ciel de la lumière.

©Adamante Donsimoni (sacem)
23 février 2017
D'après une aquarelle de Franz Marc 


  Franz Marc "Chevaux rêvant" 1913 - Aquarelle sur papier
 






20/02/2017

L'abandon à la vie


Descendre en une longue expiration vers cette plage de repos où l’esprit se détend par l’accueil de l’oubli. Douceur d’une zone plus sombre, la caverne intérieure où respire la paix. C’est là qu’est la liberté, c’est là qu’est la maison, le cocon sans limites, l’espace sans vertige, l’endroit précis de l’être redevenu ailé. Je ne connais nul endroit plus vaste ni plus enveloppant, ce cœur au cœur du cœur fait palpiter la vie. Ici le flux de la puissance originelle pulse, à la fois invincible et alangui. Plus rien n’a d’importance que cet abandon qui est vie, ce lieu où plus aucun désir ne s’allume et où l’on retrouve enfin le port d’attache, au centre de nos espaces intérieurs.

©Adamante Donsimoni (sacem)
14 février 2017 




17/02/2017

Femmes, interdites




Le pavillon des fleurs - Adamante



Tous ces reflets de femmes, au regard d’infini, regard perdu sur l’impermanence, sont le reflet de la Déesse mère, le grand reflet primordial, yin absolu. Le vide noir, prolifique qui contient et exprime les mystères en formes rouge sang pour que soit le mouvement ascendant, la vie.
Regards insondables sur la vanité des sociétés humaines. Pas de larmes, ni de cris, juste la certitude qu’au final le monde retourne à la grand matrice, à la puissance de cette force que l’on ne peut toucher que par le lâcher prise et l’ouverture du cœur.

Les femmes, qu’elles soient femmes fleurs, papillons de jour, quand on les emprisonne en cages dorées, réservées aux choses savantes de l’amour par des dignitaires raffinés, des mille et une nuits ou des pavillons chinois ;
Qu’elles soient égéries parfaites des gammes de parfum, des gemmes de la pub ou reines dans le secteur cuisine ou couches-culottes ;
Qu’elles soient femmes papillons de nuit, noircies de voiles impudiques pour museler la joie et l’harmonie des formes et que l’on croise depuis peu, cachées dès l’âge nubile, au hasard des grandes surfaces;  au bout du chemin la mort par la négation de la Déesse, négation de la capacité d’être. La mort infligée par la honte, la culpabilité et le bannissement des libertés, femmes, interdites.




 P.S. Selon certaines études menées sur le placenta, il semblerait que ce soit l’homme qui soit né avec quelque chose en moins…« Ô !  vade retro satanas ! »







10/02/2017

L’enseignement de la mer

 

Le trait s’envole, fait rouler les vagues par la force et le talent d’un maître.
Hugo n’est pas loin qui tempête la page. L’obscur exprime  ici, si proche du rivage, le fond des gouffres.
Nous plongeons dans les abysses d’une âme tourmentée de houle, grinçante à force de s’adapter. Le voilier épouse la vague, apprivoise les vents, gémit et, en petit soldat fidèle à la vie, avance.

La difficulté
de chacun de nos destins ?
accepter les changements

se reconnaître de l’eau
maîtriser la liberté

Rien jamais, en nul lieu, ne reste figé. La mer est un enseignement qui s’offre dans l’accueil au regard des voyageurs intemporels. Ce qui s’agite ici s’agite en moi. Ce qui souffre et se plaint, ce qui lutte et se donne, c’est un cœur sans attache, ouvert sur l’inconnu.

            ©Adamante Donsimoni (sacem)



 








07/12/2016

J'ai déjà rendu l'âme



Je le sais, mon monde bascule. Il y a dans l’air comme une brume, une ombre piquée de lumières, l’épaisseur d’une porte déjà franchie. Le ciel s’ouvre et ma racine terrienne se détend, s’apaise dans la vacuité qui prend source dans ma poitrine. Je me demande où est mon corps dans cette perception infinie. C’est important, c’est essentiel et cela efface tout ce qui est anodin, ce qui ponctue une journée par exemple, ces gestes répétés que l’on fait sans y faire attention, ces gestes qui soudain s’amplifient jusqu’à la dimension divine. Une dimension sans dieu où je suis  à la foi forme et indéfinie. Deux mondes en fusion orgasmique qui effacent tout de l’un et de l’autre pour me laisser dans cet entre-deux vibratoire où la joie me donne envie de pleurer. J’aime cette sensation de faiblesse qui est dilution, confiance et force absolue. Je suis à ce point dans l’abandon que rien ne pourrait m’atteindre ou me détruire, j’ai déjà rendu l’âme. Perception d’une palpitation de la chair irriguée d’un sang neuf et conscient de sa chaleur, parcourue de frissons offerts à la froidure et aux morsures des saisons qui s’enchaînent avec la régularité d’un métronome détaché des attaches qui font le mouvement. Je ne sais si j’avance, si je suis en suspens. Je touche en même temps le fond du gouffre et l’apex du ciel. Dans ma poitrine, je vis la dilatation, j’en connais le centre et le rayonnement jusqu’aux confins d’un monde qui se rétracte au même instant. C’est à la fois une immense et minuscule respiration. Tout est là, poussière qui ne demande qu’à prendre forme et se plait à attendre. Je me coule dans cette attente, ici j’ai tout, en tristesse et en joie mêlées. Je n’ai besoin de rien, je sais en moi un monde près à surgir et cela me suffit.

©Adamante Donsimoni (sacem)
11 novembre 2016 

25/11/2016

Le bassin aux poissons rouges



Dans le trouble des eaux où pourtant se reflète le ciel, quelques herbes aquatiques se balancent, doucement. Les yeux se perdent, s’oublient, boivent les nuages où se pose une libellule. La dimension de l’air fait place à celle des flots. C’est au-dedans que l’histoire se raconte, là où les poissons se rassemblent, en un conciliabule muet, pour une danse entre deux eaux. Accomplissement du rituel hermétique des concentrations, défi à la prétention humaine de tout savoir.
Dessous, une source sourdant de la vase fait bouger les papyrus. Ils s’inclinent et parfois se brisent. Une trop grande inclination envers cette déesse qui les nourrit leur a fait perdre la tête, à moins que ce ne soit le vent un peu trop brutal qui les a fait plier. Tout ne peut se résumer à l’interprétation humaine d’une quelconque déité qui les inciterait à se pencher ainsi avec dévotion affrontant le péril du pourrissement. Les herbes savent mieux que les Hommes qu’elles sont une part, une expression d’un Tout, au départ indifférencié, qui selon son gré prend formes, se plaisant à les multiplier. C’est lui le père-mère de la grande fratrie de la nature.
C’est sans doute la recherche de cette paix propre aux bassins qui fait s’asseoir auprès d’eux les rêveurs, les poètes et les philosophes, les vieilles gens et les enfants. Ils viennent y goûter un peu de la sagesse des mers, abandonnant pour un instant leur univers de dysharmonie où, par la répétition des fables du mental, ils risquent la mort par le dessèchement du cœur.

©Adamante(sacem)







08/04/2016

Volcan

Tout n’est plus que spasmes, grondements, fureur.
La fumée précède les langues du feu.
Chargé de soufre, l’air devenu irrespirable éteint la lumière, il fait nuit en plein jour.
La terre gémit, se tord, vomit la lave qui s’écoule, ruisseaux brûlants échappés de ses veines. Ils recouvrent, effacent, sculptent un nouveau paysage.
Demain, ici, un monde nouveau balbutiera. Mais aujourd’hui, continent à la dérive, sous le regard compatissant de la mère du  Ciel, la terre enfante. 
Toute destruction est renouveau.

Adamante (sacem)















Composition graphique (photo & dessin) Adamante

27/01/2016

Angélica Archangélica



Petite forme ce matin. Le corps regimbe, fatigue, mal être, je me décide pour les plantes. La racine d’angélique ! La panacée des herbes, le Graal de la tisane, la mère Fouettard des enfants, ( à noter qu’en la circonstance, on peut le rester longtemps).

L’Angélique, Angélica Archangélica, c’est bon pour tout, le cœur, la digestion, la longévité, c’est le ginseng d’Europe en beaucoup moins cher, vertu à ne pas dédaigner et aussi en beaucoup moins snob.

J’attrape la casserole, l’eau, je jette une poignée de racines, je couvre et c’est parti pour quelques minutes de décoction. Suivent dix minutes d’attente à traînailler dans ce petit matin maussade.
C’est prêt, je verse dans une tasse bleue comme le ciel quand il est bleu, ce qui n’est pas le cas ce matin, alors je compatis d’un geste vers lui, comme pour trinquer et peut-être me donner un peu de courage.
Comme je déteste la tisane sucrée, je passe outre les conseils de Mme Mulot, reine des herboristes encore diplômées et laisse le pot de miel au placard.
Maintenant il me faut boire, vite si possible, en me répétant pour m’en convaincre :

 « c’est pour ton bien ! »

Elle n’est pas si facile à pratiquer la méthode Coué devant cette merveilleuse tisane ! Je me décide. Quelle amertume ! Le liquide a un goût effroyable, il me rabote tout d’abord la langue puis la gorge, si je ne savais pas ce que je bois, je croirais avaler un poison. Je fais la grimace, me retient de cracher, je me répète :

« c’est bon pour ce que tu as ! »

Je bois la coupe jusqu’à la lie.

La potion avalée, mon corps ne tarde pas à exprimer sa satisfaction par des borborygmes salutaires immédiatement suivis d’un mieux-être. L’effet semble proportionnel au goût, je me félicite de ma bravoure et programme une nouvelle potion pour la soirée, il faut savoir ce que l’on veut !

En nettoyant ma tasse, je me mets à penser que se soigner par les plantes est moins confortable sans doute que d’avaler des pilules. C’est un choix et c’est aussi celui de la vie, avec ses amertumes et ses douceurs. Une vie sans cellule psychologique pour pallier l’engagement de vivre et de se battre pour résister à l’adversité jusqu’au point final.

Adamante  (sacem)
20/10/2015

21/12/2015

L’instant paix



L’été, la fraîcheur du matin, le bonheur à petites goulées, fenêtre grandes ouvertes.
Plaisir d’un souffle sur la peau, détente de l’esprit, expression heureuse de notre nature végétale qui s’exprime enfin dans sa nudité originelle.

Être là.  Respirer en conscience cette densité dansante que j’ai découverte pour la première fois à Meynardier, dans la Creuse, allongée sur un dolmen, sous un ciel d’un bleu absolu, après une séance de Qi Gong. Baignée dans les flux de cette matrice universelle, au centre de cette soupe primordiale de lumières d’un blanc étincelant qui virevoltaient suivant un schéma qui ne devait rien au hasard, j’ai compris, que chaque être, de quelque nature qu’il soit, est fait, prend, vit et participe de ce grand souffle de création, il en est. Au sein de ce corps infini, nous sommes liés à tout, influençons le tout, ne formons qu’une seule et unique entité.
De cette expérience qui a bouleversé ma vie, j’ai acquis la conviction que j’étais une particule de cet univers où tout se fait, se défait, se construit, disparaît selon nos pensée, nos peurs, nos espoirs.
Car nous sommes créateurs de nos rêves, car nous sommes créateurs de nos peurs et souvent nous rêvons de travers, concrétisant ainsi nos pires cauchemars. Nous pleurons le passé, craignons l’avenir, cimentant au présent notre prison de solitude et de détresse.

Nos rêves, ces rêves que nous avons la faculté de créer se situent au présent. Le passé n’est que mort, l’avenir n’est que vide, seul le présent existe. Ma force, ma capacité de créer, n’est ni derrière ni devant, elle est à l’instant où j’écris à l’instant où je pense, à l’instant que j’emporte avec moi d’instant en instant, comme un chien fidèle.
Je me dois d’avancer, fermement ancrée dans l’instant rivé au cœur.
Si je rêve, en projetant mon rêve dans le vide de l’avenir, de quoi sera-t-il fait ? Comment puis-je savoir si je serai  là demain, baignée dans la matrice de la création que demain ne contient pas encore ?
Ici, maintenant, la matrice est autour de moi, me contient, me pénètre et me crée, c’est là qu’est ma vie, c’est là que j’ai pouvoir sur elle. Certes, je peux l’imaginer, me projeter par la force de mon mental dans un demain hypothétique et abstrait, dans l’irréel, l’illusion, la béance. Il m’est impossible ainsi de concevoir car je n’ai aucun élément pour créer. Ainsi, mes pensées les plus positives, inutiles, s’envolent, se perdent, se diluent dans le rien. Il leur manque un ancrage, une matière susceptible de la concrétiser, moi.

Je pense, ma tête conçoit, trace la forme, mais  ma conception ne peut se vitaliser qu’au-dedans de moi puisant dans les sentiments qui m’animent. Ainsi, le bon comme le mauvais se nourrissent de l’instant, ainsi la guerre, ainsi la paix. Un choix individuel entre peur et amour.
L’émotion est en quelque sorte le combustible du sentiment et le sentiment le feu qui concrétise nos pensées. À chacun d’y prendre garde.

Depuis toujours je n’ai toujours bien retenu que le bonheur et quand on me demandait :
- « Quel est ton but ?  Je répondais : - « Être bien ! »  Surprise de la surprise que je provoquais.
Pour trouver la paix, (être bien) j’ai toujours fais en sorte de me tenir au centre de cet infini rassurant que je nommais Grand Père. Il a accompagné mon enfance et m’accompagne encore de sa présence, me parle sans mots, m’enseigne.
Grand Père, c’est l’horizon magique où les yeux boivent l’univers.  C’est la révélation de Meynardier, je respire au centre de son océan de lumière et partage avec le Tout la forme pensée de mes rêves en la rayonnant par le cœur. J’éclaire ainsi le rubis qui vit dans ma poitrine et sa chaleur se diffuse dans tout mon être. Je n’attends rien, je suis comblée, car cette radiance c’est l’amour, la paix indispensable à la traversée de la vie.

Adamante Donsimoni (sacem)
Jeudi 25 juin 2015

28/10/2015

Intermède matinal




Intermède à la lecture de « L’axe du loup » de Sylvain Tesson à son arrivée près de Golmud –Tibet- 27/10/2015


« Sans sortir de chez lui, le sage connaît les Hommes » (Lao Tseu), l’idée nous renvoie au « Connais-toi toi-même » (Socrate) ou encore au « Nous sommes tous frères » (Jésus) , car ce qu’est l’autre, développé à des degrés divers, est en nous. Le bon, le mauvais -considération suggestive en vertu de ce qui nous arrange ou nous dérange-  sont là, comme yin en yang, yang en yin. Tout dépend sans doute de l’état d’avancée de la roue de notre vie sur le sol de notre progression vers ce que nous appelons : l’éveil. Cette petite lumière, tout d’abord fugace, puis clignotante tend à s’allumer de plus en plus souvent et à le rester de plus en plus longtemps dans la durée. Ainsi l’Homme qui marche et peine s’aiguise en son ensemble par le biais de sa solitude et de ses muscles en souffrance pour vérifier ce que le sage –un marcheur repenti ?- vérifie sans quitter sa demeure.
Ajoutons à cela, le liseur qui participe à l’épreuve, de façon statique et kinesthésique, pour tirer bénéfice de la découverte et de l’avancée du pérégrin.
Comment ne pas sourire en pensant à la vie ? À ce grand jeu phénoménal qui nous pousse tous à la recherche de ce Dahu* : Qui suis-je ?

Adamante ©sacem




*le Dahu ou Dahut, animal de légende de nos provinces françaises, aux pattes plus longues d’un côté que de l’autre (d’où son mauvais équilibre) fut chassé dans les bois pentus, (l’animal ne pouvant de par sa conformité se déplacer sur sol plat) durant les mois d’hiver de préférence. Cette chasse au Dahu était propre aux communautés rurales aux fins de rire d’un naïf et d’alimenter les veillées. En quelque sorte une parodie d’initiation, teintée de moquerie, pour les nigauds.
Le Dahu se chassait en battue. Les rabatteurs (organisateurs de la chasse) cognaient avec leurs bâtons sur les arbres d’un bois en pente et le naïf, posté en contrebas, faisait le gué en tenant un sac de toile ouvert pour capturer l’animal. On pouvait lui enseigner un chant qui « renversait » l’animal, le forçant à tomber dans le sac. Enfin le naïf était abandonné au beau milieu de la nuit et de nulle part, condamné à rentrer seul chez lui, en pleine nuit. De quoi alimenter en rires les soirées autour d’un feu.

Ajoutons à cela que, même si ce n’était pas le but recherché, la moquerie bien souvent pouvait s’avérer cruelle.

27/02/2015

Impression d'un soir d'hiver




Ils sont là, ils attendent. Campés sur le couchant comme les chats dans les herbes.
Les nuages, au lointain, déversent leur trop plein d'ombre.
Éventail zébré de pluie, rayonnement de brume sur l'avant de la nuit.
Sont-ils cerbères ou sphynx ? Ils guettent, menacent et protègent.
Le temps que j'écrive, l'horizon a avalé tout le restant de bleu.
Le jour est mort,  vive la nuit.

Il ne reste plus que les yeux de braises des immeubles méditant sur la folie du monde.

©Adamante SACEM

10/01/2015

Oui, je suis Charlie


                                                                       Dessin informatique


Contre les mots de la violence
Contre les mots du pathos
Les attitudes bien pensantes
La marche des SarkoMerckHollande...

Pour m'élever, partout sur la planète,
 Contre le fanatisme, l'assassinat
Les Saint Barthélémy, la Charia, le djihad...

Pour saluer les héros de la liberté d'expression
Qui ont choisi les images pour illustrer la Résistance
Je marcherai en silence, dans le déchirement et le respect
En paix, debout, le regard grand ouvert.

Oui, je suis Charlie, car je déteste les muselières
Les attitudes, les mots convenus et toutes les formes de récupération.

Adamante

31/12/2014

Absence et illusion


Nous sommes des êtres d’habitude, même si l’on s’en défend, même si l’on fait tout pour échapper à ce piège de l’espèce semblable à celui qui nous pousse à nous reproduire. Il y a là une programmation inflexible, et arracher quelque excroissance de ce cancer n’atteint pas la racine indurée au plus profond de nos gènes. On a beau masquer la réalité, un jour, elle nous rattrape, et ce croche-pied du temps parcouru nous met, avec la violence d’une chute sur des graviers acérés, face à la cohorte d’absences qui a jalonné notre chemin. Nous voilà pris dans l’invisible filet, car on ne parcourt pas le temps, on l’accumule sur nos années d’errances au travers des illusions que nous chérissons pour masquer cette réalité : la mort fait partie de la vie.
Comme une forêt qui s’éclaircit en même temps qu’elle se renouvelle, la colonie générationnelle se raréfie, ici et là, un vide, un temps, puis le vide disparaît, un autre arbre se plante et croît, tout change, du moins en apparence.

En marchant dans le village ce matin, j’ai croisé ces maisons fermées où, il y a peu, la vie palpitait encore. De moins en moins fort certes, comme hésitante à rester ou partir, terrée derrière ces murs conçus pour se protéger, se cacher et finalement disparaître un matin dans la pudeur du terrier, comme pour s’excuser de quitter ce monde avant d’être tombé dans l’oubli, comme ceux de la maison d’en face que les murs ont depuis longtemps digérés et qui ne laissent plus qu’une interrogation.
Le temps vient rapidement à bout de tout et de la mémoire. La presque ruine ne livre plus que mystère. Sa toiture crevée par la croissance d’un saule, sa porte ouverte sur un quotidien abandonné à la poussière et aux araignées, sa vigne au bois dormant qui en condamne désormais l’accès, ne disent plus qui vécut ici, heureux ou malheureux. La question reste sans réponse. Et la nuit, cette bouche béante d’ombre inspire terreur.
Ce que l’on ne comprend pas est menace et l’instinct qui préside encore à nos réactions nous somme de fuir, de nous éloigner au plus vite, avant que ce que l’on sent déjà nous grignoter, ne nous dévore totalement.

Dans ce bout du village, parmi toutes ces absences définitives ou partielles, il ne reste plus qu’une seule maison vivante. Pourtant celle-là non plus, même en plein jour, n’incite pas à s’arrêter. Il y a en elle quelque chose du sarcophage. Il isole et phagocyte doucement ceux qui l’habitent.

Ici, dans ce pays creusois, le granit a servi à construire la demeure des vivants et des morts, épaisseur inviolable dressée contre l’adversité, barrière minérale dont aucune porte ne s’ouvre sur la liberté.
Illusion, illusion.

La maison près du lavoir, vide elle aussi, fantomatique les nuits de pleine lune, dominait jusqu’à présent une vaste pelouse fleurie et bien entretenue. Elle m’apparaît dans ma vision dévorée par les broussailles où quelques marguerites blanches, rescapées, se dressent en bouquets, comme pour témoigner des restes d’un présent pas tout à fait vaincu. J’envisage en cueillir quand j’aperçois sa propriétaire guerroyant contre les herbes. Vaine tentative au regard de son âge, acte pathétique de ne pas abandonner sa maîtrise sur les éléments. Toute une vie à dompter la terre ne peut se réduire au fauteuil quand la fatigue s’insinue dans la chair. Elle se redresse, m’aperçoit, soupire et décide d’une trêve. Elle m’invite à la suivre. Depuis le décès de son mari, elle habite avec sa sœur, la maison d’à côté. Nous entrons. La pièce à vivre est d’une froideur inhabituelle, elle suinte l’abandon et transpire l’absence. Abandonnée ici la lutte répétitive pour l’hygiène contre la crasse. De grosses taches maculent le sol fait de larges dalles de granit jointées, propre aux maisons anciennes. De la vaisselle sale traîne dans l’évier. Nulle trace de la sœur, le grillon du foyer semble avoir déserté les lieux. Je regarde alentour, quelques chaises vides, un fauteuil désemparé, je comprends. L’absence, encore !
Je suis restée trop longtemps partie, ce que je connaissais n’existe plus, effacé, digéré. Rien ne ressemble plus à rien, pas même la disposition des lieux. Je sais, ce n’est qu’un rêve, mais il me place face à l’inconcevable construit de ces innombrables absences cumulées, je regarde un livre aux lignes non pas raturées mais effacées. Paragraphes troués de blancs qui ne demandent qu’à jaunir ou accueillir des mots nouveaux pour que les phrases perdurent sur leur support de papier, jusqu’à ce que lui-même s’efface, s’effrite ou se dissolve.

Je perçois de plus en plus clairement mon existence non comme un chemin qui avance, mais plutôt comme un axe sur lequel se sont agglutinées des expériences, des rencontres, un axe immobile, sorte de disque dur où toutes mes données de vie sont inscrites. Elles m’ont façonnée et me portent, ne reste qu’une seule inconnue, s’effaceront-elles lorsque le destin chronophage m’aura effacée à mon tour de cette aire où se jouent les destinées ?

Pantin le 29 décembre 2014


Note : après ce rêve, j’ai immédiatement téléphoné pour prendre des nouvelles, ce n’était qu’un rêve, la sœur était toujours là. Mais dans le même temps, une très grande amie à moi, Sœur Véronique nous quittait et je ne l’ai appris que le 31 décembre.
Aujourd’hui je veux lui offrir à mon tour ces mots de Saint Bonnaventure qu'elle m'avait adressés un 18 janvier 2004 et qui sont toujours là, sur mon bureau, près de sa photo  :
« À cette source de vie et de lumière, accours donc, qui que tu sois. »

Adamante


08/12/2014

L'horizon

L’horizon ? une vague de croupes et de phallus d’immeubles dressés sur l’infini. Ce mur interdit, verrouille les nuages et toute idée de fuite. C’est lourd, poisseux comme un poulet en cocotte cuit au beurre sur la gazinière graisseuse d’une cuisine jaunâtre au fond d’un logement miteux d’un immeuble délabré.
Quelque part, aux pieds de cet entremêlement de gris, teint béton, et d’arbustes souffreteux, des voies rampent sur le sol où des cafards pressés, tout de tôles et de roues, crachent leurs particules fines dans le brouillard. Et ce n’est pas quelques lumières anémiques plantées là par Noël dans cette banlieue ignorée des fêtes qui vont enchanter la nuit.

À l’encoignure d’une porte, multipliés par la voracité insatiable du système, des hommes et des femmes murés de dénuement tendent sans conviction leur main blasée à des passants aveugles. Le monde marchand les a vomis un jour, sur le bord d’un trottoir, fatalité.
Le sol est froid aux membres engourdis, le sang pâlit dans les veines corrompues. Demain n’a aucun sens, pas même l’instant futur qui vient s’additionner sans surprise à celui d’avant, aussi froid, aussi éteint.

Et pourtant, au travers de ce gris, au travers de la brume, par le rythme régulier encore d’un organe qui pulse son sang dans cet édifice de chairs lasses, bien caché, quasi invisible, se terre l’espoir. Sentiment insensé, racine de vie indurée qui, jusqu’à l’instant ultime de l’épuisement fatal où elle rompt, puise la moindre force dans ce désert pour maintenir l’édifice humain tendu vers ce rêve confisqué de soleil et de rires. Rêve qui tout au fond de lui, étonnamment, comme un arbre torturé de tempête, se refuse obstinément à mourir.

©Adamante Sacem

16/05/2014

Comme il est nécessaire d’aimer pour être heureux !



Comme il est nécessaire d’aimer pour être heureux !
Il suffit de si peu, un mot, une phrase, un échange pour nous extraire de notre solitude et nous combler.

Il arrive parfois que l’on soit aimé sans y trouver de joie, tel un voyageur étranger sur la route du manque. Il n’est pas de bonheur partiel, cette composante solitaire et stérile n’est qu’illusion. Il nous faut aimer pour apprécier l’amour, aimer pour qu’il s’enflamme et devienne appelant.
L’amour seul peut nous ouvrir aux autres, aux animaux, aux plantes, aux choses mêmes. Il est étincelle si infiniment petite, si masquée aux regards qu’elle en est immense.
Voit-on l’immensité ?  Pas plus que l’infiniment petit. À peine les discerne-t-on.

Souvent pourtant l’amour appelle et sans savoir pourquoi, nous voilà tout émus, comblés, même aux pires moments. Nous voilà aimants d’un amour sans but. Nous voilà brûlants, irradiants. Étrange complétude venue de nulle part à nos yeux aveugles.
Et puis nous comprenons que l’amour se donne, qu’il ne se prend pas.
Cet amour, je le vis comme un élan irrésistible de nos espaces intérieurs vers l’infini de l’espace, un élan pacifiant.

Aimer, comme il est nécessaire d’aimer pour être heureux !

S’ouvrir pour tout donner sans chercher de retour, voilà le vrai bonheur.
Et c’est là, dans cet espace de spiritualité totale, que s’inscrivent les luttes qui défendent la vie.

Ce que je sais, c’est qu’après l’avoir goûté cet amour, notre vie en est bouleversée, elle devient cheminement vers lui qui efface, balaye tous les manques et nous emplit au-delà de nous-mêmes.
Sur ce chemin, nous ne sommes pas seuls.

Quand se présente une traversée du désert, cet horizon de vide où l’on se sent inutile, taraudé par le manque, un mot parfois, même anodin, peut soudainement nous éclairer, nous faire aimants, nous sentir aimés.

J’imagine cette multitude d’étincelles qu’est l’humanité irradiant au même instant, que serait le monde ?
N’est-ce pas à chacun de nous de le créer ce monde, en s’éveillant, simplement en s’éveillant, nu de toute crainte de perdre ?

Que serait le monde abandonnant toute volonté de pouvoir à la volonté d’être ? Aimant, offert aux quatre vents, ouvert, uni à l’immensité cosmique.

Aimer, comme il est nécessaire d’aimer pour être heureux !

Adamante (déposé sacem)




14/10/2013

Quitter la brume

Quitter la brume
retrouver la fraîcheur
la liberté
cette vacuité
« impressions petits matin »
tête apaisée
vivifiée
la brise
renouveau
bien être d’enfance
neuf chaque jour
pas d’avant
pas de pollution
l’heure
toujours première
toujours nette
sans interférence
pas d’horizon trouble
d’atmosphère viciée
sourire de soleil
total
sans arrière pensée
sans soupir
sans crainte
pur
dressé
comme une herbe
naturellement
spontané
comme un chant
anonyme
dans le feuillage
en paix
comme l’arbre
assuré dans ses racines
planté

sans avant
ni après.
       ©Adamante 7/09/2013 Sacem



07/05/2013

L'oiseleur du temps - Jacques Lacarrière



Spectacle basé sur les textes de Jacques Lacarrière
 rythmé par la rencontre d'instruments de musiques de deux mondes


La vie et l'écriture. L'amour et l'écriture. L'ailleurs et l'écriture.
Pas d'ambition. Pas de concessions. Peu d'argent. Beaucoup d'amour. Beaucoup d'amis. Pas de calculs.
Refus des gloires enviées. Des itinéraires préparés. Des chemins publics. Des compromissions. Des institutions.
Écrire seulement pour être. Pour s'engager. Vers les autres. Avec les autres. Écrire pour dériver de l'homme ancien. Écrire pour dériver vers l'homme à naître. Rien d'autre.
Sourates, Ed. Fayard