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09/04/2023

OPHÉLIE

 


Ophélie


J’ai marché, quittant la ville et son présent pour le parc tant aimé. 

J’ai traversé des horizons ensorcelés jaillissant d’une sculpture de pierre, arrivant en un lieu où le temps, l’âge et l’espace furent soudain abolis.

Il a suffi d’un rayon de soleil, d’un sourire du printemps chevauchant le souffle d’une algue verte balancée de vent, pour que mon âme s’abandonne et que je fasse le voyage.

Une vasque m’a accueillie, rayonnante devant son rideau de lierre. Le doux chant d’Ophélie, se baignant avec les oiseaux, m’arrivait comme une cascade, en éclats lumineux de fraîcheur.  Sa longue chevelure entraînée par les eaux vertes débordant de la vasque tissait un écran irréel derrière lequel une statue drapée de mousse, figée d’éternité, semblait attendre un improbable miracle


elle était si jeune

la petite porteuse d’eau –

Ophélie dormait


le chemin se joue du temps

la romance est éternelle


Adamante Donsimoni - 8 avril 2023 ©musicstart (sacem)




D'autres textes sur l'image ICI
 

La solitude est illusoire

 

Nous ne sommes jamais seuls, 
nous sommes tous reliés, 
il nous suffit d'ouvrir notre cœur
d'accueillir, pour le sentir.

AD




02/04/2023

Les oliviers

 

Huile sur toile : ADAMANTE



Les oliviers



       Provence et langue d’Oc. Dans le grand livre des contes, les « Îles d’Or* » d’un Mistral ensoleillent les bibliothèques. Au mur parfois s’invitent les oliviers. Là, sur le chemin de la couleur, dans les champs du midi grillés sous un ciel tintinnabulant de cigales, le vent raconte, avec l’accent, quelques poèmes, oubliés des Hommes. Mireille rêve… 

    Les pierres, polies sous les pas d’une foultitude de générations, conservent en mémoire la moindre parcelle du temps, le plus infime instant qui fut, le moindre baiser du vent. Réminiscences Homériques**


alors se murmure

à l’oreille ouverte du cœur 

quelque antique secret


la lumière se transmet –

un enseignement sans mot



Adamante Donsimoni - 1er avril 2023



*« Le soleil semble se coucher dans un verre de Tavel aux tons rubis, irisés de topaze. Mais c’est pour mieux se lever dans les cœurs. » 

F. Mistral 


** Mistral est souvent qualifié de « Homère de la Provence »



https://www.geneprovence.com/frederic-mistral-poete-provencal/

https://www.midilibre.fr/2020/04/29/mistral-lame-de-la-provence,8866833.php


Bleu Provence - Salut l'artiste !




D'autres textes sur l'HERBIER DE POÉSIE


La remise des prix (dont les miens) du 31 mars 2023 

de la Société des Poètes Français ici.









 

01/04/2023

Remise des prix de la Société des Poètes Français


La représentante du Président de la République 
a honoré de sa présence cette remise des prix.


J'ai le plaisir de vous présenter ici cette courte vidéo où vous pouvez écouter ce que dit de mes deux ouvrages Madame Flabat-Piot Vice Présidente de la SPF 
et responsable des concours. 
 

Durant la lecture de deux de mes textes  :

- L'ENFANT ET LES CAILLOUX tiré du Faiseur d'Accueil 

et 

- UN JOUR NOUS PARTIRONS tiré de LE TRAIT ENTRE DEUX RIVES 


J'ai eu la chance d'être lauréate du prix Jules Supervielle pour mes deux ouvrages :






- LE FAISEUR D'ACCUEIL & autres contes 
publié chez Panafrika 

et

- LE TRAIT ENTRE DEUX RIVES manuscrit présenté au concours en attente d'Éditeur





Les lauréats 2022






Ce 31 mars fut une journée de très belles rencontres 

et d'écoute de textes de qualité. 



    Un grand merci à la Société des Poètes Français pour le travail remarquable qu'elle fait pour la poésie, merci au jury qui a passé de longues heures à lire et relire afin de faire un choix n'en doutons pas difficile. 
    Merci enfin à Mme Flabat-Piot pour son écoute, sa gentillesse et son efficacité quant à l'énorme travail que représente l'organisation de ces journées annuelles.

    Adamante


La Société des Poètes Français créée en 1902 par José-Maria de Hérédia, Sully Prudhomme et Léon Dierx, tous trois membres de l'Académie Française est la seule association de poètes élevée au rang d'« Établissement reconnu d'utilité publique ».




26/03/2023

Le dragon de la nuit

 



     Dans la nuit d’été, sur la terrasse, assise près de la table recouverte d’une nappe cirée rouge où je travaille mes sculptures, quelques branches de bois sec à la croissance tortueuse attendent que je les interprète. 

   Le peu de lumière qui émane des photophores rend le décor intéressant. Je prends une photo pour découvrir ce que l’objectif captera de ce que je perçois-là. Sur le cliché apparaît un dragon, la table a disparu. Devant lui, juste une langue de feu exhalée de la nappe en cadeau. Partout, tout autour, les ténèbres ont gommé l’inutile. 

   Le dragon de bois me regarde de son petit œil noir. C’est troublant. Que cherche-t-il à me dire ? Je ne perçois aucune menace, plutôt une invitation à comprendre quelque mystère d’écorce. Intuitivement je sais que son immobilité est un temps qui s’est figé dans la matière, et que sa forme est un enseignement. 

   Sans chercher, je m’abandonne à la contemplation. Doucement, les ombres me dévoilent l’essentiel, elles me recentrent. 

   Je comprends alors le feu, le bois, les ailes de la foudre crachant le renouveau sur la terre affaiblie


le dépouillement

superflu calciné –

un germe attend la pluie


Adamante Donsimoni – 21 mars2023 ©Musicstart(sacem)

19/03/2023

Les genêts

 

Balaline




    Les genêts ! Ils habillent toutes mes campagnes et quelques souvenirs d’enfant. Les anciens du terroir, les « mangeux d’terre » comme les nommait Gaston Coûté, les appelaient les balais. L’utile me paraît ici ignorer l’agréable car, mis à part un sorcier de Poudlard, nul ne rêve devant un balai. Mais soyons pragmatique, le pratique avant tout pour faire feu de tout bois. 

    Si les tiges ligneuses pouvaient, liées au bout d’un manche, chasser la poussière du sol de leurs maisons, les anciens rêvaient-ils devant cette explosion de fleurs d’or au printemps, venue chasser le vieil hiver et accueillir la saison des amours ? 

    Apportait-on un bouquet de balais à sa belle pour lui faire la cour, sans qu’elle puisse penser qu’après la fleur viendrait la corvée du ménage ? Une élégante façon détournée de mettre la servitude dans un vase. 

    Je me demande si ces petits becs jaunes, vibrant de joie et de soleil, ne sont pas l’exacte représentation du déroulé de la vie humaine. 

    En premier lieu, dès la fin des frimas, la pousse des verts tendres puis l’illumination des jaunes bourdonnant d’abeilles. Enfin la rigueur plus sombre des tiges, encore souples mais dénudées, vouées à œuvrer jusqu’à l’usure finale, mais encore bonnes à allumer le feu. 

    Voilà donc une modeste plante qui nous fait passer du rêve à la désillusion, de l’élan à la courbature.


une vie bien remplie

au-delà de toute attente –

poussière du beau


un amour qui vous attache

aux ornières du chemin



Adamante Donsimoni ©musicstart (sacem)


D'autre textes sur l'HERBIER DE POÉSIES




 

 

06/03/2023

Grand Mi

 

Acrylique Adamante -Tiré du livre le Faiseur d'Accueil
Prix Jules Supervielle 2022 de la Société des Poètes Français.



Grand-Mi

 

 

    Le feu crépite dans la cheminée. Son souffle accompagne les murmures de la nuit qui parcourent les ombres environnant la campagne. 

    Dans la vieille maison, tandis que les langues de l’enfer s’agitent sur les bûches, balayée par les lueurs de l’âtre, la vieille pendule semble sommeiller tandis que l’assistance attend religieusement dans la pénombre que Grand-Mi se décide à parler. Tous les regards sont tournés vers Elle, conteuse et doyenne du village. Ici on dit d’Elle que c’est « Celle qui sait » et on la respecte. Elle n’oublie pas Grand-Mi. Elle n’oublie jamais. Ce qui s’est passé avant, ce que lui ont raconté ses grands-parents qui le tenaient eux-mêmes de leurs ancêtres, elle en est la précieuse récipiendaire. 

    On appelle ça la transmission orale, car au temps des contes, un temps qui remonte à fort loin, ceux du pays ne connaissaient le papier que pour les choses de bien, chez le notaire. Les bibliothèques, c’était pour les riches, pour ceux qui pouvaient envoyer leurs enfants à l’école. Chez eux l’histoire c’était dans la tête qu’elle se conservait, et c’était par le dit qu’elle se transmettait, pas par l’écrit. À chaque génération, c’était à celui qui mémorisait le mieux et qui avait le don de dire que revenait le titre de conteur. 

    Certes, ceux qui reprenaient le flambeau l’enjolivaient un peu l’histoire quand c’était une histoire d’amour, ou ils la rendaient encore plus redoutable quand elle parlait de bandits de grands chemins ou des Dames blanches qui entraînaient les fêtards avinés dans des limbes d’où ils ne revenaient jamais. Il fallait bien que chacun y mette un peu du sien pour se l’approprier. Mais les histoires poursuivaient leur chemin d’aïeule en aïeule, c’est ainsi qu’elles étaient arrivées jusqu’à Grand-Mi et jusqu’à nous. 

    « Ouvrez grands vos oreilles tous, et vous aussi les petits car demain c’est vous qui serez en charge de dire et de transmettre. Tant que vous vous souviendrez le pays vivra, oubliez, et il mourra. Mais avec sa mort c’est une part de vous qui disparaîtra, car sachez-le, rien ne peut vivre sans racines »


racine coupée

la tête ploie le corps chute

la flamme s’éteint


malédiction de l’oubli

sans passé pas d’avenir



Adamante Donsimoni – 4 mars 2023




                    Je vous invite à découvrir la photo de la double page concernée par l'image. 


La qualité laisse un peu à désirer, je vous mets donc le texte ci-dessous.



Il y eut beaucoup de fois…


    Le fauteuil, avec sa paille usée par les frottements répétés des jupes et

des pantalons, a grincé bien souvent sous les mots des conteurs.

    De génération en génération, ils ont ponctué leurs dits des mouvements

de leurs corps. Car le conte prend possession du corps, il est l’enfant en

gestation qui naît à chaque phrase et respire en son souffle.

    L’incessant frottement des fessiers accompagnant l’intrigue a patiné la

paille, l’a rongée, l’a tannée, l’a modelée de leur mémoire.

    Parfois, quand vient la nuit, à l’heure de la veillée, le fauteuil se

souvient.

    Et quand un nouveau conteur prend place entre ses bras usés, il capte

les murmures qui remontent le temps. L’auditoire frémit à l’écoute des

voix qui se mêlent à la sienne.

 

Il était une fois

            Il était une fois

                        Il était une fois...

                                    L’immortelle sagesse des contes.


26/02/2023

Le dernier chant

 

Nathalie Guillon Manaud




Le dernier chant



    Au jardin, la douceur est partout. La terre a pris ses tons mordorés piquetés de feuilles, les arbres doucement s’intériorisent. Tout est nostalgie et le vent lui-même n’ose souffler trop fort. Mes pas se font discrets et mon regard caresse ce qui fut un somptueux parterre de fleurs. Mais la beauté n’a pas fui, elle s’est faite plus douce, pacifiée par les saisons et le lent retrait de la sève. 

    Quelques esprits sont là qui tiennent conférence sur des tiges qui ploient. Une reine incline sa tête vers le sol. Temps est venu pour elle de s’effacer, de libérer son cœur de ses espoirs de germe pour les confier au cocon de l’hiver annoncé. Il les couvera jusqu’au grand réveil de la nature


tout passe tout s’éteint

l’ombre enlace la lumière-

dernier chant d’oiseau 

Adamante Donsimoni - 24 février 2023 ©sacem


L'HERBIER DE POÉSIES




24/02/2023

Le grand Océan de lumières


Nous vivons, évoluons, au sein d’un grand maillage énergétique qui capte nos pensées, nos émotions et les transporte vers d’autres, sans doute plus rapidement que la vitesse de la lumière. Ainsi recevons-nous, les pensées, les émotions des autres, ainsi en sommes-nous influencés car inconsciemment ou non, tout cela nous le captons.


Il n’est aucune pensée, aucune émotion qui échappe à ce phénomène.


Cet Océan du Souffle (souffle de vie) que d’aucuns assurent impossible à voir, je l’ai vu. Je l’ai vu une fois, une seule fois, du moins avec cette intensité, après quelques mouvements de Qi Gong sur un site mégalithique. Quand alors j’en ai parlé à mon maître, j’ai obtenu cette réponse fort chinoise : « Vous êtes très sensible ! ». Merci Maître, j’ai tout compris. 


Cette expérience demeure inoubliable, et tellement naturelle que je l’ai quittée alors sans aucun regret. J’ai compris depuis l’enseignement que j’ai reçu ce jour-là. Outre la beauté, la magnificence de la chose qui m’a marquée à jamais, c’est la raison, l’intelligence de cette organisation qui s’imposent à mon esprit. 


J’ai compris que nous sommes reliés en permanence à cet Océan de lumières. Nous y baignons, et tout cela nous unit à tout ce qui vit, tout ce qui vibre. 


Je me répète sans doute, mais cette compréhension de l’organisation du monde me paraît primordiale. Si tout est relié ainsi, tout est influencé et tout influence tout. À l’instar des ondes radio, à nous de faire le choix de la station qui nous convient. Toutefois hélas, nous captons souvent par inadvertance la station la plus écoutée, la mieux diffusée, celle de la peur.


Sur la planète où nous vivons, les plus hauts dirigeants, à dessein de régner, diffusent la crainte, le doute, ils construisent ainsi les murs qui séparent les êtres, les nations. Les chaînes officielles d’information nous inondent de mauvaises et de fausses nouvelles. Voilà, si nous n’y prenons garde, les stations que nous captons.


Dans notre monde où tant de gens aspirent à la paix, un pays sur deux se retrouve être en guerre. Dans notre monde donc, il est primordial et urgent que les êtres conscients demeurent vigilants et stables, qu’ils veillent à communiquer des pensées d’espoir, de paix, de confiance et de joie. 


Sur ce grand échiquier nous sommes donc, absolument tous, totalement responsables de ce qui nous arrive et nous arrivera.


Chaque pensée est un aimant qui attire ses semblables. Doit-on se retirer du monde ? Je ne le pense pas, bien au contraire, il nous faut écouter le monde, la voix de l’autre rive, il nous faut la connaître en veillant à ne pas se laisser piéger afin d’émaner le sentiment d’amour avec toute l’intensité requise pour arriver à contrecarrer les forces négatives. Cela ne signifie pas d’abandonner les luttes humaines, mais à les mener animés par ce sentiment d’amour et une confiance inébranlable. 


Le cœur doit rester pur, vertueux. En médecine chinoise si l’empereur est le Cœur, siège de la joie, donc de l’amour, le général est le Foie à qui l’on attribue le sentiment de la colère. Quand le général cède à la colère, il détrône l’empereur, le pays court à sa perte car la colère se retourne immanquablement contre celui qui la génère.  Dans le corps l’organisation des organes est bouleversée, la maladie s’installe, dans le monde c’est le chaos qui s’installe. Un bon général se doit donc d’être éclairé, et tout faire pour éviter l’affrontement afin de préserver la paix. Il doit arriver à la maîtrise qui permet de diffuser la force de l’Empereur. Au monde de l’énergie, de la vibration, on ne se sauve jamais soi-même en ignorant l’autre. Il en est de même dans le monde. C’est cela le Un. C’est cela l’aspiration au Un.


La force d’amour n’est pas affaire de bisounours, c’est une force de cohésion à nulle autre pareille, la seule force que l’on ne peut vaincre. L’amour ne peut être que sans attente, il ne peut que se donner parce qu’il est déjà tout, parce qu’il a déjà tout, parce qu’il est création. Il est la force des origines. 


Soyons-le, redevenons-le, car en chaque être il y a cette étincelle, ce souffle, que d’aucuns appellent Âme, Conscience, Esprit. 


L’Amour est cette particule de lumière en nous, semblable aux particules de lumières du grand Océan que j’ai eu la chance, un matin, de contempler. 



Adamante Donsimoni

24 février 2023 ©sacem









23/02/2023

Partager sa joie !

 

Je suis sur un petit nuage 😉


        Juste un petit mot en ce jour pour vous faire partager ma joie. 

 

        Je me suis inscrite en juin de l'an dernier au concours 2022 de la Société des Poètes Français avec deux ouvrages. Le premier édité et le second en attente d’édition :

 

- Le Faiseur d’Accueil et autres Contes Ed. Panafrika

 

- Le Trait entre deux Rives - recueil de poésies en attente d'édition -


        Je viens de recevoir le résultat, mes deux livres ont été primés et ont reçu tous deux le prix Jules Supervielle. 

 

        Devenir lauréat d'un prix n’est pas une garantie lorsque l’on concourt, mais en obtenir deux pour deux ouvrages présentés, cela je ne m’y attendais vraiment pas.  


        La remise des prix se tiendra le 31 mars prochain à Paris.

 

                    Adamante


Ce livre est disponible auprès de moi 18 € + frais d'envoi 6 € = 24 €

 Il suffit de m'adresser un message. 


Pour l'envoi, il faut tenir compte de son poids  (422 g) tenant à la qualité du papier. 
Le coût en lettre suivie est de 6,39 € 

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Pour écouter un extrait de mon précédent livre : 

ROMANO les lettres à Grand-père



Tout savoir ou presque sur le livre toujours disponible auprès de moi.