Un
ami, sur la toile, avait publié une réflexion ayant pour thème :
« Qui écrit
en moi, quand j’écris, et pour qui ? »
« Se préoccupe-t-on du
destinataire dans sa pratique artistique ? »
Je
n'ai guère le goût de l'introspection, mais en le lisant il m'est venu plein
d'idées. Je les lui ai livrées un peu décousues, telles qu'elles me sont
venues. C’est le lot des commentaires. Puis j’ai approfondi. J’ai cherché comment je pourrais
expliciter mon vécu au travers des arts, avec la dimension énergétique.
En
se situant au-delà de l'esthétisme, je dirais que les images, les formes, les
couleurs (ou leur absence) sont en quelque sorte les mots du peintre, un geste
de lui vers la toile et lui revenant. Geste qui ira ensuite vers le spectateur de son œuvre. Son œuvre est un
message au-delà des mots, l'expression de sa part d'humanité exprimée sans
qu'il en soit obligatoirement conscient. « Porte-voix » en effet, au
même titre que l'auteur, « d'une humanité en recherche ».
L'auteur,
le peintre, mais on peut ouvrir aussi à l'interprète, va puiser à la source de
son être pour exprimer au monde : Je suis. Ce disant, c'est à lui qu'il crie
être, à cette immensité qui l’habite, qu’il pressent être lui, mystère qui tout
à la fois l’attire et lui fait peur ou tout au moins le trouble. Sans cette
reconnaissance de ce lui-même, aucune paix ne pourra jamais l'habiter.
Intuitivement,
il sait trouver dans l'art, car l’art nécessite de lâcher prise, la clef qui pourrait
bien ouvrir ce sésame porteur de cette joie, seule en capacité de le faire
libre.
Il
sait qu'en face de lui, les lecteurs, les spectateurs, ces innombrables
"lui-même" ressentent aussi ce manque. Alors en peignant, en
écrivant, en interprétant, patiemment il construit le pont qui lui permettra le
partage.
L’art
et le merveilleux, une symbiose créatrice
L’Art
nourricier, l’art eau de la vie, l’art catharsis, cela ne se peut que sur la
base d'une bonne technique. Il est indispensable d'apprendre à marcher avant de
courir.
« Dans
tous les arts, la connaissance de la technique peut quelquefois étouffer l’étincelle
de l’inspiration chez un artiste médiocre ; mais la même technique, entre
les mains d’un maître, attise au contraire cette étincelle et en tire des flammes
dévorantes. » Josef Jasser (citation tirée du livre « Être
acteur » de Michael Chekhov, le livre de chevet que je conseille aux
comédiens).
Celui-là
crée qui développe sa flamme, il touche à la dimension du merveilleux qu'il
sait intuitivement exister en lui.
"Le merveilleux continue
aujourd'hui, malgré les complets vestons et les robes de grande couture, malgré
les progrès mécaniques ; il est présent dans l'homme embrigadé à l'usine ou au
bureau, revêtu de l'uniforme le plus monotone ; il est le mystère des nuits,
non qu'il soit fait d'obscurité, mais parce qu'il est lumière dans la nuit. Il
est suffisamment présent pour nous attirer, en toutes occasions, à l'appel de
son nom et pour qu'à l'audition de certains poèmes nous sentions un trouble étrange
et ayons l'impérieux besoin de nous dépouiller du vieil homme dont le poids
continue à peser sur nous tous." Pierre Mabille « Le merveilleux »
Oui,
le merveilleux nous fait voyager dans l’imaginaire, la visualisation
l’accompagne et quand on sait que l’esprit peut tout pour nous, on sait alors que
l’on a tout pouvoir sur sa vie.
Notre pensée a une force, une force immense qu’il est préférable de
diriger dans la bonne direction pour ne pas en souffrir au quotidien par ce que
j’appelle les « pensées marche arrière ». Ces pensées qui grignotent
à chaque instant notre confiance et nous réduisent à l’état de victime.
Vous
comprendrez alors pourquoi, depuis toujours, dans les ateliers que j’anime, je
propose systématiquement ces voyages qui permettent, au travers de notre abandon,
de vivre les retrouvailles avec notre enfant intérieur, ce qui nous permet, en
conscience, de devenir vraiment créateur de notre vie et de donner corps à nos
rêves.
©Adamante
Donsimoni(sacem)