Je n'ai pas pour habitude de poster ici des textes trop longs, mais j'avais envie de vous présenter ce qui est l'esquisse d'une idée, celle d'un futur livre peut-être où il sera sans doute beaucoup question de la Creuse.Et merci de votre visite.Adamante
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02/02/2023
Les murs de l’hiver
29/01/2023
Univers en deuil
https://www.aapod2.com/blog/heart-of-the-heart-nebula
Image de la nébuleuse du cœur prise à partir de l’observatoire piloté à distance au Portugal par l’équipe AstroDarkTeam composée de Stéphane Rolland et Pascal Gouraud astronomes amateurs.
Univers en deuil
Elles dansent dans le bleu, elles volent vers la lumière. Vortex resplendissant où s’engouffrent les rêves. L’œil ébloui, le cœur en fête, l’Esprit tend les bras vers cet Éden si souvent caressé
c’est l’amour là-bas
qui se donne en silence-
un vent de liberté
La forme, la matière sont de brun et de rouille dans cet espace parcouru de vents cosmiques. La Terre elle-même en a pris les couleurs, conjugaison de l’eau, de la terre et du feu. Il faut si peu pour faire un monde et tant pour le parfaire… bien moins que tout pour le détruire
la beauté perdue
de la Terre violentée-
une larme sombre
pleure l’Univers en deuil
une déesse aux yeux bleus.
29 janvier 2023
23/01/2023
Dans la petite maison
©ABC |
Dans la petite maison
comptine du froid
Dans la p’tite maison au bout du jardin
Je les ai vus manger le grain
Le tournesol et le plantain
Dans la p’tite maison au bout du jardin
Au rendez-vous des p’tits oiseaux
Une mésange et un moineau
Dans la p’tite maison au bout du jardin
Ils font honneur aux grains d’hiver
Quand la saison se fait austère
Dans la p’tite maison au bout du jardin
C’est du bonheur que l’on picore
Beaucoup, beaucoup, encore, encore
Dans la p’tite maison au bout du jardin
L’ballet incessant des moineaux
Berce mes heures, le cœur au chaud
Dans la p’tite maison au bout du jardin
J’oublie le temps, la vie est belle
Regarde ! il me pousse des ailes !
Et un haïku pour le plaisir :
juste quelques grains
becs sur le bois - toc toc
la saison du froid
©Adamante Donsimoni - 12 janvier 2023
et, pour danser sur la neige :
P. 215 oiseaux d'hiver dans L'HERBIER DE POÉSIES
16/01/2023
Chanson d'arbres
photo jeanne fadosi |
Chanson d’arbres
Je voyage le nez en l’air. C’est ainsi, je ne vois pas mes pieds. Mais là-haut je me découvre des ailes. Tout me parle, et les arbres me racontent des histoires car ce sont de grands sorciers qui aiment à nous illusionner. Pour jouer tout leur est bon, les éléments, les saisons, les heures, les astres, le jour, la nuit et j’en oublie. Ce que je crois savoir c’est qu’à tout correspond un arbre
été en campagne
L’arbre s’enflamme au soleil
la colline en feu
L’arbre de la nuit, croisé au clair de la lune avec ses ombres qui glissent dans l’espace, s’étirent et se métamorphosent en personnages inquiétants, me conte une histoire de brume où des fantômes hantent les ténèbres
voici l’heure des spectres
la lune captive geint
dans les branches noires
L’arbre du midi, parfumé de sable et d’embruns, murmure à mon oreille toujours prête à s’ensonger*, la douceur de ses jours sous un ciel teinté d’outremer. Un ciel à mourir d’amour quand le soleil fait chanter les cigales et que la joie imprègne la moindre effluve de lavande
le pin parasol
aux aiguilles parfumées
un goût de vacances.
Adamante Donsimoni - 12 janvier 2023
*S'ensonger : j'ai emprunté ce verbe à Jacques Laccarière dans son récit
"LE PAYS SOUS L'ÉCORCE" un livre à lire absolument.
12/01/2023
Objet inanimé
Certes, il est immobile, il n’a aucun instinct, aucun désir de se mouvoir, du moins ainsi que l’entend notre espèce, toujours affairée à parcourir ses espaces jusqu’à parfois s’y perdre. Mais inanimé, l’est-il vraiment ? J’en doute ! Je vois là l’illusion, une idée préconçue née de la méconnaissance des choses, l’impression superficielle générée par un regard distrait.
L’objet est patience, semblable au minéral pour qui le temps est abscons, contemplatif peut-être, il demeure ancré dans la plénitude de sa densité, parfait dans sa forme momentanée, car rien, jamais, ne dure. Il accueille sans réagir les aléas des mouvements extérieurs qui le transportent et parfois le brisent.
Brûlé ou idolâtré lorsqu’il devient symbole, il se fait porteur des croyances humaines. N’existant plus en tant que tel, modifié, transformé, transfiguré, il n’est plus alors que la représentation d’une idée. Ainsi nié jusqu’au moindre de ses atomes, il demeure toutefois indifférent, car l’agitation n’est pas dans sa nature.
Mais, pour qui le considère au-delà des apparences, il est évident que, passé le voile de l’illusion, il vibre. Il vibre de la perfection de la matière car tout est ainsi : respiration et souffle.
Oui ! il est vibration, animé de ce vaste mouvement de la vie imperceptible à l’œil du corps mais perceptible à celui de l’âme, car il est lui aussi un infime éclat de l’infiniment grande Âme qui habite les mondes.
Adamante Donsimoni
17 décembre 2022 - ©sacem
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Réponse fort fort tardive à une proposition d'ABC pour son Nid des mots,
mais une réflexion que j'ai aimé mener.
09/01/2023
Le silence du Chimborazo
Chimborazo
Les herbes rases
Le vent.
Je bifurque pour m’éloigner du chemin
Je quitte le flot incessant des paroles
Que la raréfaction de l’air ne peut juguler.
Je fuis
Le bruit
La cécité
L’étouffant mépris collectif de
L’instant présent
Je fuis les émanations stériles de moteur grippé
De cette colonne humaine grimpant vers le refuge
Avant le sommet
Comment peut-on ignorer l’appel de ce Dieu
Minéral, puissamment dressé vers les cieux ?
Assise à même le sol
Sur la caillasse peu amène du volcan
Je me relâche et souris.
La paix, enfin !
J’accueille la parole des pierres
Le chant de l’immensité qui m’entoure
Et surtout
Je m’emplis du silence porteur
De cette vacuité
Vibrant bien au-delà de l’amour.
J’ai tout oublié.
Un souffle puissant et doux me traverse, et
De mes cellules dilatées
S’élève un chant
Rauque, langue de roches
Colonne tellurique, spontanée
Que mon cœur unifie et ma gorge libère.
Je me fonds dans cette communion
Je me laisse m’y dissoudre.
Et voilà
Tant d’années plus tard
Qu’aujourd’hui elle m’emplit encore.
Ici, au plus profond de moi
Unie au Chimborazo
Je suis à ma juste place.
Adamante Donsimoni
août 2022 ©sacem
Chimborazo : volcan de l'Équateur au Sud de Quito - sommet le plus haut des Andes -
02/01/2023
L’ARBRE D’HIVER
L’arbre tend les bras vers la lumière
La lune sourit
Et la rose doucement ferme les yeux
La nuit embrasse les rêveurs
Un sourire se pose sur le repos bien mérité
Doucement sur la terre gelée
Quelque chose frémit
C’est illusion que de penser
Le monde endormi
Dans le secret de l’ombre
L’ancien accouche du nouveau
Bientôt, à la fonte des neiges
Il poussera son premier cri
Alors les rêveurs se lèveront
Retrousseront leurs manches
Et chanteront en chœur
Pour saluer la vie.
Adamante Donsimoni ©sacem
D'autres poèmes sur cette image ici.
17/12/2022
Reflet de silence
Un reflet de silence vient d’ouvrir ses ailes sur le magma encore informe des possibles. C’est le rêve en action, le songe créateur, le sculpteur de mon devenir, le coloriste de mes futurs incertains que j’aperçois ici.
Cet ange de mes visions, ce bleu, Dame bleue, accouche mes images, les façonne, les peaufine des mailles de mes errances vagabondes et de la fluidité de mes pensées.
La tisserande céleste des fils erratiques de mon imaginaire, monte la trame de mon destin. Je lui offre la matière, elle la tisse et me convie au voyage.
Chemin tortueux ou paisible, sombre ou illuminé, j’en ai conscience, j’en suis la mère. Ainsi, de mes craintes, de mes désirs, de mes joies et de mes peurs, je grave le paysage de ma vie sur le grand tableau de l’incarnation.
sur l’indéfini
en larmes et sourires
se révèlent mes rêves.
Adamante Donsimoni - 17 décembre 2022
D'autres textes ici : https://imagesreves.blogspot.com/
12/12/2022
Le silence de la lumière
Les ombres se reposent sous la lumière tremblante des bougies. Le silence accompagne la nuit, il ne faut pas déranger les songes. Rien ne presse. L’instant s’étire et baille à la manière d’un chat, c’est bon comme un sourire, je ronronne.
Désir de ne rien faire, de m’abandonner dans les eaux du sacré frémissant, dans la lueur tendre de la flamme auréolée de bleu et de vert. La beauté rayonne, m’hypnotise. Comblée, je glisse lentement vers un ailleurs sans attente. Tous les temps se conjuguent au présent méditatif, c’est l’heure de l’abandon entre les bras de l’enfance. Elle sourd du plus profond de moi, accompagnée du frisson si particulier des légendes ancestrales. Bien au chaud dans le cocon de mon cœur grand ouvert, bercée d’oubli, j’accueille l’amour.
amour de la vie
émerveillement de l’Être-
et partout la paix.
Adamante Donsimoni - 11 décembre 2022
D'autres poèmes ici sur le blog de l'HERBIER DE POESIES
08/12/2022
La fausse transparence du plastique
Je viens de terminer une nouvelle de Sylvain Tesson, « les porcs ». J’en ressors bouleversée.
Du titre du livre, habituée aux écrits du grand voyageur, j’imaginais l’aventure, le froid, l’adversité à laquelle on se frotte par défi, comme pour provoquer le désir inavoué du repos, de la lourdeur, du laisser aller, de la flemme qui vous menace, indurée au plus profond du véhicule qu’est le corps. Qu’attendre d’autre de ce titre : « Une vie à coucher dehors » ? Tout sauf ça, sauf à y regarder de plus près avec une vision quelque peu taoïste des choses.
« Les porcs », c’est une lettre, non pas un plaidoyer mais un constat de la désespérance, le désespoir né d’une lente et progressive ouverture des yeux sur les agissements dont nous sommes capables. Un long chemin de l’Être en soi qui se révèle et nous met un jour en face de nos responsabilités, une découverte de la culpabilité, ici celle de ne pas avoir réagi plus tôt, celle qui perturbe les nuits, vous réveille et que vous repoussez au plus loin afin de ne PAS VOIR.
Qui de moi qui écrit, de toi qui lis, peut prétendre ne jamais fermer les yeux ainsi, de peur d’être confronté à sa propre impuissance reflétée dans le miroir ? On dit que les artistes, déclarés plus sensibles, plus empathiques, sont souvent à l’avant-garde des mouvements de contestation. Vraiment ? Il semblerait que dans ce monde binaire à l’extrême, serait-ce dû à la raréfaction du vocabulaire qui induit celle de la capacité d’analyse ? la torpeur se soit répandue dans ce milieu dit éclairé, et que l’individualiste, renforcé par l’ego, y fasse son travail d’anesthésie. Mais de quels artistes parle-t-on ? Artiste, un mot gigogne qui, de toute évidence, ne signifie plus vraiment grand-chose en l’absence de la dimension du cœur.
Le monde se désintègre, les lois de la nature s’écroulent, et pour la plupart d’entre nous, l’immobilisme nous plombe. Et pourtant, si nous prenions conscience de notre pouvoir…
« Il y a eu la première ferme intensive et les autres éleveurs ont emboîté le pas. Ensemble, cela n’aurait pas été difficile de résister. »
Résister à la domination des bureaucrates venus apprendre au « Mangeux d’Terre » (pour paraphraser Gaston Couté) « (…) à transformer le fourrage en viande ». Résister aux mesures infantilisantes et de plus en plus liberticides que l’on nous impose sous prétexte de protection.
Nous acceptons tant de dérives, tant d’atteintes à l’intégrité humaine, tant de mensonges, tant de mépris. La plus grande ferme intensive où se situe-t-elle ? Nous sommes, comme la crevette que l’on fait cuire, dans un bain qui se réchauffe doucement et nous habitue jusqu’à ce qu’il soit trop tard. C’est sans doute par peur de perdre ce qui nous reste que nous plombons notre vie, que nous acceptons l’inacceptable, que nous acceptons la privation de culture à l’heure où l’entrée des musées est gratuite pour les Députés et payante pour la plupart des autres. Nous avons peur de bouger, de dire, de se montrer.
« L’immobilité avait une autre conséquence. Les membres s’atrophiaient (…/…) Parfois, lors des inspections, je me demandais si nous n’étions pas en train de fabriquer une nouvelle race. (…/…) Qui sait si nos descendants ne ressembleront pas à des êtres aux corps mous avec des cortex surdéveloppés… »
Enfermés, nés en captivité, les porcs mordent les barreaux qui les contiennent :
« Les bêtes enfermées avaient certainement la prescience de ce que représentait la liberté. »
Et nous, que mordons-nous ? Ne sommes-nous pas comme ces porcs, animés par cette prescience de ce qu’est réellement la Liberté ? S’émouvoir d’une fleur, de sa beauté, est-ce suffisant pour la préserver ?
Adamante Donsimoni - 24 octobre 2022 ©sacem
Note à propos du titre : le bœuf, le porc, ce n’est plus l’animal, c’est un morceau de viande sous blister.